14 avril 2012

Extrait : NMH

Une petite histoire courte racontant la rencontre entre Aidelle et les membres d'Effet Papillon : Mark Strong, Makoto Tachibana, Mathias Roberts, Arye Callard et Christian Joubert. J'ai besoin de gribouiller pour reprendre la main. Le titre du blog n'est pas pour rien.

 Aidelle prit la sortie du fond de l'autobus-accordéon pour descendre à l'arrêt. Elle remercia l'homme qui l'aida à descendre ses grosses valises sur le trottoir. Il s'empressa de remonter par l'entrée de l'autobus, les portes de la sortie s'étant refermées derrière lui. Il la salua de la main avec un large sourire. Elle fit de même et se tourna vers les gens qui la saluaient par les fenêtres arrière.
Elle sortit une feuille de papier de la poche de sa robe jaune. Et leva la tête pour observer ses alentours. Elle avait fait un long voyage, elle avait faim, elle avait soif. Il y avait un dépanneur à quelques pas de l'arrêt d'autobus, mais elle hésitait. Elle n'avait pas assez d'argent pour se permettre une bouteille d'eau. Elle en avait juste assez pour prendre le taxi pour rejoindre Ridley et sa bande. Par contre, elle se disait que l'amie de son père allait sûrement débourser un peu d'argent. Parce qu'elle n'était pas certaine de ce que cela allait lui coûter pour se rendre à Rosemère. Elle souhaitait seulement que la femme ne se mette pas en rogne. Elle avait de quoi la rembourser, mais elle n’y aurait accès que dans quelques jours.
Elle caressa son ventre rebondit pensivement, elle voulait demander de l'aide. Peut-être faire du stop, mais son père lui avait dit que c'était dangereux. Elle ne pouvait pas risquer le bébé, même si elle était certaine de pouvoir se débrouiller face à une agression. Elle aimait à croire que les gens qui l'avaient aidée tout au long de son périple étaient galants peu importe les circonstances. Qu'ils étaient le reflet de la société québécoise qu'elle rencontrait pour la première fois. Elle sortit son téléphone pour appeler le chauffeur. Son père lui avait envoyé un message texte pendant qu'elle était dans l'avion. Il semblerait qu'elle n'aurait pas à débourser d'argent pour le taxi. Elle sourit. Il avait réussi à convaincre Ridley et sa bande de venir la chercher. Elle allait pouvoir s'offrir une bouteille d'eau. Elle lut l'endroit où elle devait se rendre. Elle leva les yeux vers les panneaux de circulation. Elle était au bon endroit. Son père lui avait dit qu'elle trouverait un chauffeur de taxi nommé Waalid dans ce coin de rue, vers 13 h. Un homme qui lui offrirait le passage à peu de frais. Elle poussa ses valises dans un coin pour ne pas déranger les passants et s'assit sur la plus grosse. Elle sortit une carte de la ville de Montréal, baissa les yeux pour lire les petites écritures en mordant ses lèvres sèches. Son père trouvait toujours un moyen pour lui faciliter la vie, il avait dû réussi à convaincre Ridley avec son charme habituel à venir la chercher de Rosemère. Elle allait attendre l'arrivée de Ridley. Rosemère, c'est loin, se disait-elle.
#
Makoto avait les bras croisés sur la poitrine, les yeux à ses pieds qui piaffaient contre le sol comme un enfant à qui on avait refusé une friandise. Mark Strong observait le gamin à peine sortit de l’adolescence qui était devenu son fardeau depuis la disparition de la Team Marvelous et de Super inc. Ils étaient entourés des quelques membres de l'Effet Papillon. L’homme avait reçu un message anonyme sur les allées et venues d'individus qui pouvaient être membres de la bande à Ridley. Mark avait légèrement hésité avec la pensée d’essayer d'empêcher Makoto et Mathias de le suivre, lui et les deux vigilantes novices. Il savait très bien que Makoto se tuerait à essayer de trouver des indices sur la cachette de son père. Mark s’était promis de tout faire en son pouvoir pour qu'une telle tragédie n'arrive à l'adolescent, mais il lui rendait la vie dure.
Mathias sourit largement. Cela faisait des jours qu'ils n'étaient pas sortis de leur trou. L'Effet Papillon, dont il faisait partie, savait que leurs membres étaient recherchés par les autorités. Ils savaient aussi que monsieur et madame Tout-le-monde ne voulaient pas aider le gouvernement fédéral à les arrêter. Surtout avec Mark Strong à la tête du groupuscule de super-héros. L’homme était adoré par les gens honnêtes, supporté avec exaspération par les membres de l’ordre et de la loi et honni par tout ce qui aime rôder dans la nuit. Mais la propagande de la bande à Ridley avait réussi à toucher le gouvernement fédéral. Mathias se disait surtout que la bande de mécréants avaient trouvé un moyen efficace d’aider le Canada avec son problème de mutants. Mais le Québec est une province à part.
« Vous savez, pour une fois que la désobéissance des québécois est utile aux vengeurs masqués. »
Makoto roula des yeux. Il savait qu'il était devenu plus sensible depuis la disparition de sa famille. Il ne semblait plus supporter l'humour de son meilleur ami. Il avait une grande soif. Il ne savait pas quoi chercher ni où. Mais il voulait tellement. Il était surtout en rage. Il savait que cette énergie en lui était une colère dirigée vers lui, vers les autres, vers la mission du groupe qu'il avait monté lui-même. Vers Mark qui semblait vouloir prendre sa place à la tête de l’Effet Papillon. Il avait monté le groupe. Il avait cherché partout pour trouver leurs deux compagnons mutants : Arye Callard, un camarade d’Ambroise High, et Christian Joubert, un collégien gothique. C’était pas de sa faute si le collégien connaissait Mark et l’avait amené dans le groupe.
Mark qui avait essayé de retrouver ses compagnons en collants qui avaient disparu lors de la Grande Attaque contre les mutants, il y a deux ans. Mark Strong, héros de la Team Marvelous, héros génétiquement normal, qui fit partie de l’équipe de super-héros les plus populaire au Canada. Équipe qui fit de l’ombre à Super inc. L’équipe fondée par le Mentaliste, Thread et Mach10, son père. Tous mutants. Tous disparus.
Cela lui avait pris plus d’un an et demi à monter son équipe dans l’ombre. Il savait qu’il était observé par le gouvernement. Il était le fils de Mach10, un super-héros qui avait travaillé à la solde du gouvernement québécois. Héros qui fut le premier à tomber dans le piège de la bande à Ridley. Mathias l’avait aidé, avec toute la bonne humeur qu’il pouvait jouer. Et il en était reconnaissant. La plupart du temps, il l’était. Mais pas quand il se sentait près du but. Près à retrouver son père et à faire payer Ridley pour le mal qu’il lui avait fait.
« Arrête de sautiller comme un gamin. »
« Quoi ? On est devenu des super-héros super-sérieux? L. O. L. »
Le jeune homme gratta son mohawk en riant. Il se devait de rire. Sinon il pleurerait. Il avait beau savoir que ce n’était pas de sa faute, mais c’était plus fort que lui. Son père avait aidé dans la disculpation de la bande à Ridley, il y a deux ans et demi. Il était certain que la disparition de mutants avaient été un plan trafiqué bien longtemps à l’avance. Mais il avait toujours eu ce sentiment que Ridley s’était surtout vengé de la Team Marvelous et de Super inc. C’étaient les deux équipes de super-héros rivales qui s’étaient mises ensemble pour faire arrêter des membres de son équipe de super-vilains. Ce qui a ouvert la voie au gouvernement québécois de s’immiscer un peu plus dans ses affaires illégales. Il se devait de rire, de remonter le moral à Makoto. Le père de son meilleur ami avait été kidnappé. Et quand l’envie de se morfondre l’emparait, il se demandait si Mach10 n’était pas déjà mort.
Il sursauta légèrement, sortant de ses idées macabres, quand Christian lâcha un juron. Mark, Arye, Makoto et Mathias se tournèrent vers leur camarade mutant qui regardait de l'autre côté de la rue les yeux écarquillés, choqué et légèrement dégoûté.
« Elles deviennent de plus en plus jeune, c'est pas croyable! »
« Hein? »
Les membres de l'Effet Papillon suivirent son regard. Une fillette enceinte recevait une bouteille d'eau d'une caissière du dépanneur devant lequel elle se tenait. Elle souriait largement et cherchait de l'argent dans sa sacoche. L’adolescente secouait la tête et les mains vivement, refusant son argent.
Makoto soupira. Ce genre d'événement lui ramenait légèrement les pieds sur terre. Il n'était pas le seul à avoir des problèmes. Cette fillette habillée d’une robe jaune et des leggings noirs avait sûrement dû se faire violer. Et elle avait décidé d’accoucher. Si ce n’était pas sa communauté religieuse qui l’empêchait de commettre un acte encore plus grave qu’un viol selon eux. Il se concentra un peu plus. Elle ressemblait à Lydia. Comme une deuxième goutte d'eau. Il venait de recevoir un coup de poing. Cette fillette, qui ne devait pas avoir 12 ans, avait un ventre rond témoignant de l’état avancé de sa grossesse, un visage rond enfantin et les traits de la fille qui avait aidé Ridley et sa bande à enlever son père, son oncle et sa tante.
Makoto était à mi-chemin dans la direction de la fillette quand le cri de Mark le sortit de sa transe. Il se précipita de l'autre côté de la rue. Il était chanceux, la circulation était légère à cette heure. La jeune fille leva la tête à son approche. Elle lui sourit.
#
Aidelle commençait à avoir mal aux fesses et le soleil tapait de plus en plus. Elle avait pris une dizaine de minutes à observer son atlas de cartes du Québec. Elle avait essayé de deviner où Ridley habitait dans la petite Rosemère. Ensuite, comme elle s’ennuyait ferme, elle joua au Sudoku sur son portable. C’était une chose qu’elle adorait faire avec cet engin. Cela lui avait pris du temps avant d’apprivoiser ce morceau de technologie, mais elle en était reconnaissante à son père. Il pouvait la rejoindre à n’importe quel moment et elle avait assez de jeu et d’applications pour se tenir occupée quand elle se sentait trop seule dans les grandes métropoles.
À force de jouer, elle en avait complètement oublié sa soif. C’est une jeune fille qui avait eu l’amabilité de lui rappeler qu’elle ne pouvait rester si longtemps sous le soleil, même si elle avait une casquette. L’adolescente avait refusé son argent. Aidelle se disait qu’être enceinte avait de drôles d’avantages. Elle voulait croire en la bonté des gens, mais elle n’était pas naïve au point de croire que si elle n’avait pas été enceinte, la caissière aurait laissé le dépanneur sans surveillance le temps de lui donner une bouteille d’eau. Elle prendrait les avantages qu’elle pouvait prendre. En échange de sa bonne fortune, elle aiderait quelqu’un.
Justement, il y avait quelqu’un à aider. Elle mit la main à la gorge quand elle le vit traverser la rue avec insouciance. Elle leva la main sur son front pour mieux saisir l'avancée du jeune asiatique qui semblait énervé. Son père lui avait appris qu'un sourire diffusait toute tension. Elle appliquait cette leçon aussi souvent que possible. Plus le grand homme s'approchait et plus l'angoisse la prenait, elle n’allait pas l’aider à lui faire mal. Elle déposa la bouteille de plastique fraîche contre son ventre pour se calmer.
« Lydia? Qu'est-ce qu'elle t'a faite? » s'écria-t-il. Il tendit la main vers son ventre. Les doigts de la fillette se crispèrent autour de la bouteille, faisant craquer le plastique d’avertissement.
Des pneus crissèrent soudainement en réponse. Un grand homme à l'allure compacte qu'elle reconnut tout de suite s'élança dans leur direction.
Makoto se tourna rapidement lorsque les portes des VUS noirs claquèrent. Plusieurs hommes se précipitèrent dans leur direction. S’il ne les avait pas cru menaçants avec leurs allures immaculées, les armes à feux dirigés dans sa direction lui rappelèrent tout de suite que la bande à Ridley se foutait des dommages collatéraux. Pourtant, cette fois-ci, les cinq hommes et femmes se firent rabrouer par celui qui semblait être le chef.
« Bande d'idiots! Nos ordres ont été clairs. On ne blesse pas la gosse! »
« Mes bagages... »
Aidelle ne finit pas sa phrase. Elle fut choquée de voir Makoto fracasser la mâchoire d'un des hommes de mains de Ridley avec un coup de poing sortit de nul part. Mark apparut soudainement avec un coup de pied en plein vol pour le chef. En atterrissant, il ordonnait à Christian de s'occuper de la fillette.
La fillette enceinte poussa un petit cri de surprise lorsqu'un gringalet tout de noir vêtu l'attrapa par la taille et glissa aisément loin de la bataille. Il était plus fort que son apparence lui avait laissé croire. Et sa poigne était de fer. Elle gigota des jambes, elle n'aimait pas la position de son corps. Son ventre était pressé contre la hanche de ce Christian qui l’enlevait. Elle leva les yeux pour l'observer. Finalement, il n'était pas maigrichon comme elle l'avait cru. Il était mince et fait en muscle. Elle essayait de lui faire comprendre sa douleur, mais il ne semblait pas l’écouter. Elle ne voulait pas user de la force pour s’enfuir, elle ne voulait pas faire une mauvaise chute. Elle avait beau avoir une bonne droite, mais cela ne la mènerait nulle part si elle tombait sur son ventre et perdait son enfant miracle.
Elle décida de le rejoindre par la parole. Droit au cœur. Ou droit à sa pudeur.
« S'il vous plaît, j'ai mal au cœur! »
Le jeune homme s'arrêta net. Il la déposa sur le plancher dans l'allée. Il n’allait pas la laisser le salir. Cet uniforme de super-héros était une plaie à laver et l’Effet Papillon n’avait pas de nettoyeur attitré pour ce cuir ridicule qu'ils devaient porter dès qu'ils avaient une mission. Christian, la tenant toujours par le bras, prit un peu de temps pour l’observer. Elle était petite, dépassait à peine les 5 pieds. Il lui donnait aux alentours de 15 ans. De toute façon, qu’est-ce qu’il connaissait aux filles? C’était la moyenne d’âge des femmes-enfants à Montréal. Il allait lui donner un peu de temps pour respirer avant de finir la route vers la fin de la ruelle. Mathias allait arriver avec la voiture à l’autre bout.
« Christian! »
Arye s'arrêta derrière eux, il traînait les grosses valises d’Aidelle. Il se pencha, déposa les mains sur ses genoux, totalement essoufflé. Il secoua la tête et se redressa, il jeta un regard noir au grand homme qui le regardait avec un léger mépris.
Aidelle observa l'adolescent qui venait d'arriver. Il était parsemé de taches de rousseur et il respirait encore très fort. Il ne devait pas être super-héros depuis longtemps. Il faisait légèrement de l'embonpoint ce qui expliquait pourquoi ses jambes semblaient trembler de fatigue. La fillette décida de prendre ce moment d’accalmie pour se sortir de sa situation. Toujours avec un sourire.
« Que me voulez-vous? Vous m'enlevez? » demanda Aidelle, en plaçant ses mains sur son ventre. Elle devait leur faire changer d'idée. C’était pas bien. Elle devrait réussir à user de quelque avantage de sa grossesse pour se sortir de cette situation ridicule. Elle commençait à suer à grosses gouttes, elle ne voulait pas se battre, pas avec ce ventre, cette vie qui grandissait en elle.
« Vous enlevez… Mais ce sont ces abrutis de la bande à Ridley qui voulaient vous faire du mal, » dit Arye.
« Non... J'avais... »
« Wait! J'entends la voiture de Strong. Mathias arrivera dans... trois minutes. Nous arriverons là-bas en même temps, si nous marchons, » interrompit Arye. Il avait la tête penchée sur le côté, alerte.
« Tu dois vraiment perdre du poids ou augmenter ton endurance cardiaque, » dit Christian.
« Bite me! »
« Vous êtes des super-héros. C'était bien Mark Strong de la Team Marvelous que j'ai vu tout à l'heure? »
« Oui. Nous... sommes... hum! L’Effet Papillon, » lui répondit Christian.
« Oh! Je ne m'y connais pas trop en super-héros? Où est la Team Marvelous? »
« Personne ne sait. La bande à Ridley est derrière leur disparition. »
« Ridley? Vraiment. Hum... »
Elle fouilla dans sa sacoche. Elle avait une photo de la femme qui devait venir la chercher. Son père l'avait envoyé au Canada pour qu'elle puisse lui remettre en main propre quelque chose. Une chose qu'il avait fabriqué pour Ridley. Elle ne savait pas à quoi cela servait, mais elle était la fille à son papa. Fiable et serviable, elle allait lui remettre l'objet. Elle fut tirer sur le côté par Christian. Les deux super-héros n'étaient pas intéressés à ce qu'elle avait à dire de plus. Ils devaient s'éloigner.
#
Arye ne connaissait Makoto que de nom quand il se fit approcher par lui, il y a un an. Makoto, Mathias et leur classe de quatrième avaient été ceux qui avaient organisé pour leur école la rencontre titanesque entre la Team Marvelous et Super inc. Les journalistes étaient venus en trombe. Il y avait eu des policiers à l'intérieur et circulant autour de l'école privée. Il avait été très impressionné par cette réalisation. Il était en deuxième année du secondaire et il avait la preuve que la passion bien canalisée et entourée pouvait faire bouger des montagnes. Personne à cette époque pensait que les fondateurs de ces deux équipes de super-héros se feraient face-à-face après la situation d'otages qui faillit tourner au vinaigre par manque de professionnalisme des deux côtés. Cette réalisation aurait été un succès si ce n'était pas de l'arrivée de la bande à Ridley. Elle voulait vengeance. Elle réussit à dévoiler devant tous les caméras présents l'identité réelle de Mach10 : Kosuke Tachibana, père de Makoto, pharmacien-propriétaire sur Jean-Talon.
Arye aurait dû être traumatisé par une telle confrontation. Des dizaines de héros affrontant une vingtaine de brigands armés, élèves, professeurs, journalistes et autres professionnels pris entre deux feux. Et ce fut à ce moment que ses pouvoirs se manifestèrent. Quelques mois avant les événements de l'auditorium à Ambroise High, il pensait qu'il devrait se faire interner. Il n'avait jamais pensé qu'il pouvait être mutant, ses parents étaient complètements normaux. Il pensait perdre la tête à entendre le moindre son, une aiguille tombant sur le plancher sonnait comme un trompettiste jouant son instrument dans ses oreilles. D'après Makoto, c'étaient ses cris de douleur qui avaient dérangés Ridley un instant donnant la chance à Mach10 de désarmer Ridley et de sauver son fils. La bande à Ridley prirent leurs jambes à leur cou dès le moment qu'ils n'avaient plus d'otages à menacer. Thread, Troy Quinn, Mr. Marvelous et Théo avaient réussi à faire sortir les individus qui n'étaient pas armés de revolver et d'un badge de l'auditorium.
Un ronflement le fit sortir de ses commisérations. Il tourna les yeux à ses côtés. La jeune fille dormait. Il semblerait qu'elle était fatiguée. Christian s'était placé du côté passager. Ils n'avaient pas attendu Makoto et Mark. Les deux hommes sauraient se sortir indemne de leur affrontement. Mathias était parti en trombe sans poser de questions. Il était devenu le chauffeur attitré. Il ne savait pas se battre et n'avait aucun pouvoir. Il se rendait utile derrière le volant. Il regarda dans le rétroviseur. Ils n'étaient pas poursuivis. Les membres de la bande à Ridley n'avaient réussi à changer leurs pneus. Christian avait gelé les roues des VUS avant d'empoigner la fillette.
« Alors, comment elle s'appelle? »
« J'en sais rien. »
« Tu lui as pas demandé pendant que tu la malmenais? »
« Garde tes yeux sur la route. Je ne l'ai pas malmené Mathias. J'ai fait ce qui m'a été demandé, je l'ai éloignée de la bataille. Elle n'a opposé aucune résistance. »
« J'espère bien, elle est enceinte. Et si elle s'est rendue jusque là, elle compte bien le garder. Elle ne fera rien pour le perdre son môme, » dit-il, narquois avant de soupirer. « Pauvre gosse! »
« I know right! Cet enfant aura de la misère avec une fille-mère. »
« J'parlais d'elle. »
« Elle aussi. J'suppose que sa mère doit pas avoir remporté de grands prix de maternité. »
« Voulez-vous vous taire. Bon dieu! Les niaiseries qui sortent que vos bouches. Qu'est-ce qui vous fait croire que cet enfant n'a pas été conçu dans la violence? »
« Elle a l'air plutôt saine d'esprit... »
« Tu en connais beaucoup des femmes qui ont subi pareil affront? Tu pourrais les reconnaître parce qu'elles ne sont pas saines d'esprit? »
« You? »
Mathias regarda dans le rétroviseur. Il ne fut pas surpris quand Aidelle lui retourna son regard. Elle était silencieuse et calme. Il espérait que Makoto n'allait pas virer sur le top. Il ne pouvait pas se mettre à sa place et comprendre ce qu'il ressentait. La fillette qui l'observait était le portrait craché de Lydia. La mère de leur compagne de classe devait lui avoir fait quelque chose d'horrible. Réussir à monter Lydia contre Makoto. Le choc de son meilleur ami fut violent quand Lydia aida sa mère et le reste de sa bande de voyous contre les super-héros et les policiers à Ambroise High. Il ouvrit la porte du garage de leur cachette. Une base secrète de Mark Strong qui leur servait de quartier général. Il interrompit le contact et se tourna sur son siège.
« Qui es-tu? »
« Aidelle Scharry. »
La fillette lui sourit.

Aucun commentaire:

Publier un commentaire

Les commentaires seront modérés alors cela risque de prendre un peu de temps avant que votre commentaire apparaisse sur le site. Nous nous réservons le droit de jeter à la poubelle tout commentaire désobligeant, disgracieux, offensant, raciste, anti-lgbt, islamophobe. Merci!