27 juillet 2012

Fleeing by Night 'fic : Secrets Unfold

J'ai écrit cette fanfiction, il y a longtemps, peut-être aux alentours de 2003. C'est une fanfiction d'un film chinois Fleeing by Night. J'ai détesté la fin et j'ai eu la grande envie de la changer, alors je l'ai fait. C'est un bon film. La première partie est meilleure que la seconde, par contre.

Disclaimers : Je ne fais qu'emprunter les personnages et l'histoire de Fleeing by Night pour cette fanfiction. Le film est à Hsu Li-Kong.



Fleeing by Night – Secrets Unfold


Fleeing by Night
Courtoisie de strandreleasing.com


Ce silence oppressant entre les deux hommes devenait insupportable pour Lin Chung. Pour Shaodung aussi puisqu’il s’agitait nerveusement sur son siège pour prendre un paquet de cigarettes. La nicotine calmerait les nerfs et fumer le forcerait à penser à autre chose.
Peine perdue, Shaodung repensait à ce qui s’était passé la veille entre Maître Huang, Lin Chung et lui. Ce qu’il avait découvert et essayé d’empêcher. Il avait été en colère après l’homme il lui en avait extrêmement voulu, mais il n’était pas idiot. Il savait que la vie était dure pour Lin Chung, il le sentait. Dès qu’il l’avait entendu chanter la première fois, il avait senti le désir de liberté de l’homme, son désespoir. Maintenant, assis dans la voiture en panne d’essence, il ne pouvait s’empêcher d’éprouver de la crainte. Ils étaient seuls dans un désert de neige.
Une tension qu’il ne voulait pas nommer planait entre eux deux. Shaodung n’avait pas été élevé dans l’acceptation d’une relation entre hommes. Cela ne lui avait jamais traversé l’esprit. Lin Chung changeait tout cela. Il avait envie de prendre l’homme dans ses bras, d’embrasser les larmes que l’autre refusait à verser sur son sort, d’éloigner la mélancolie qui planait sur sa jolie tête. Shaodung exhala la fumée de ses poumons regardant par la fenêtre. Il neigeait toujours. Cela avait peut-être été trop spontanée cette idée de fuir tous les deux au loin. Loin de cette troupe qui avait un tyran pédophile pour maître, loin de cet homme affable qui méprisait la liberté de son compagnon. Il mit sa main sur la vitre, touchant la glace froide. Il y aura du givre au lendemain. Il déglutit lentement en entendant Lin Chung sortir de sa torpeur soudainement.
« Vous avez de jolies mains. »
Des mains d’artiste. Lin Chung la lui prit entre les siennes, le regarda sans détourner les yeux. Shaodung, sidéré, ne pouvait quant à lui éloigner son regard de leurs mains enlacées. Il leva finalement les yeux pour voir que Lin Chung s’était approché de lui. Ils se regardèrent, Shaodung vit une longue liste de promesses dans les yeux de l’autre homme. Il réussit à en retenir une, la promesse d’un amour profond et sans limite. Il fut terrifié. Il dégagea sa main et tourna les yeux par la fenêtre pour reprendre son souffle.
Celui de Lin Chung fut tout autant coupé. Il observa Shaodung prendre une autre cigarette et mettre la main sur la poignée de la porte. Il se rassit sur sa chaise, regardant droit devant lui. Son cœur se brisait, mais il arrivait tout de même à comprendre la position de Shaodung. Le jeune homme n’était pas prêt. L’acteur allait devoir retourner à sa prison. Ses frères pouvaient avoir besoin de lui.
Shaodung ferma les yeux, les rouvrit, jeta sa cigarette non allumée sur le plancher de l’auto et se tourna vers Lin Chung. Il passa la langue sur ses lèvres de nervosité en voyant son regard perdu. Son regard qui semblait chercher quelque chose au-delà du pare-brise, il avait ce sourire invisible sur ses minces lèvres. Le jeune musicien leva une main tremblante et toucha la joue du comédien, le surprenant ainsi, lui qui le croyait prêt à partir. Il tourna le visage angulaire de Lin Chung dans sa direction et prit sa main de l’autre. Il tremblait légèrement en pensant à ce qu’il allait pouvoir dire au chanteur.
Lin Chung sourit doucement, caressant de sa joue la main de Shaodung qui le regarda faire. Le calme se glissait en lui finalement. Shaodung voulut lui dire qu’il l’aimait. Depuis cette première fois qu’il l’avait entendu chanter, il l’aimait. Qu’il était jaloux de Maître Huang qui l’avait pour lui. Tout simplement qu’il l’aimait et ne voulait plus être séparé de lui. Tout cela resta coincer dans sa gorge. Il ferma les yeux face à son mutisme et secoua sa tête de dérision. Pourtant, Lin Chung le considérait en souriant, il comprenait. Il n’avait pas besoin d’entendre les mots pour tout de suite. Il lui prit la maint de nouveau, doucement et embrassa la paume avec tendresse.
Shaodung ferma les yeux, une boule de nervosité était revenue s’installer dans le fond de la gorge. Le danseur n’en eut cure, il l’embrassa sur la joue gauche et la droite, ensuite. Le violoncelliste eut un hoquet de surprise et se mit à trembler doucement.
Shaodung humecta de nouveau ses lèvres et, les yeux toujours fermés, enserra le corps dur et athlétique de son compagnon dans ses bras. Lin Chung poussa un soupir déposant sa tête sur son épaule. Ils restèrent dans cette position un long moment, dans les bras l’un de l’autre, savourant cet instant le plus possible.
Ce fut Lin Chung qui se redressa doucement, il baissa les yeux sur leurs mains enlacées encore une fois. Il ne le voulait pas, mais il ne put s’empêcher de penser au Maître Huang. Il se demandait comment faire pour se dissocier de l’homme sans que Maître Chou ne le tue. Il fronça des sourcils à cette pensée. Il allait continuer dans cette voie, mais Shaodung sentant ce qui le troublait lui attrapa le visage de ses mains et sans réfléchir, de peur de se désister, l’embrassa sur ses lèvres minces et humides.
Lin Chung ouvrit grandement les yeux, avant de les refermer pour se délecter du chaste baiser. Aucun d’eux ne voulut l’approfondir, mais l’acteur avait pensé arriver à cette étape beaucoup plus tard. Il était content de constater que Shaodung avait trouvé le courage de le faire. Il poussa un soupir d’extase et se redressa. Les deux hommes se contemplèrent, laissant parler leurs âmes par l’entremise de leurs yeux. Shaodung sourit largement. Lin Chung répondit de la même manière.
« Il n’y a plus de raison d’avoir peur, Lin Chung. Je serai là et rien ne nous séparera. Tu es bien dans mes bras et personne ne t’y délogera. Tu es à jamais mien et je suis à jamais tien. Je t’aime. »
*****
« Ce fut donc comme cela ? »
« Oui, d’aucune autre manière. »
« Je suis heureuse pour toi, je vous en ai longuement voulu. Je me suis faite une raison, finalement. Vous aviez besoin l’un, l’autre. »
« Oui. C’est pour cela que je te dis : merci ! »
« Comment ? »
« Oui de ne pas m’avoir écouté quand je voulus partir si précipitamment du Théâtre des Nuages. »
« Oh… Merci, à toi donc. »
« Pourquoi ? Je ne t’ai apporté que du malheur. »
« Non. Merci de l’avoir tiré de son cauchemar, de l’avoir rendu heureux, de l’avoir aimé et de toujours continuer à le faire. »
« Ah ! Ce n’est pas difficile à faire. N’est-ce pas, Lin Chung ? »
« Il est endormi. Je crois que je vais y aller, maintenant. Je t’aime, Shaodung. Dis-lui que je l’aime aussi. »
« Je t’aime Ing’er. Je sais qu’il t’aime aussi. À la prochaine. »


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